30.08.22

Le maxi-trimaran Sails of Change en ordre de marche.

Après le chantier estival et la remise à l’eau, il y a quinze jours, les navigations se sont multipliées pour l’équipage du maxi-trimaran Sails of Change. La semaine dernière, Dona Bertarelli, Yann Guichard et leurs coéquipiers sont partis 72 heures pour éprouver les systèmes, gagner en confiance et monter en puissance, à quelques semaines, déjà, du nouveau stand-by sur le Trophée Jules Verne.

Le maxi-trimaran Sails of Change a retrouvé son élément, la mer, les flots et les embruns. La mise à l’eau, à l’issue d’un chantier d’été de deux mois qui s’est achevé dans les temps, était une victoire en soi pour les équipes de Spindrift. « Ils ont réalisé un sacré travail », souligne Yann Guichard. En plus de la vérification de l’ensemble des systèmes du bord (mécanique, hydraulique et structurelle), la carène a été entièrement refaite. « C’est un chantier conséquent avec des délais incompressibles, notamment en matière de séchage. Mais la météo nous a bien aidé pour remettre le bateau à l’eau comme prévu ».

Une navigation de 72 heures particulièrement enrichissante

Dès les premières sorties en mer, tout l’équipage a pu constater l’efficacité du travail réalisé. « En l’espace de deux jours, nous avions validé et vérifié tous les éléments liés à au chantier », explique Yann Guichard. Il prolonge : « Tout a été réalisé avec une extrême précision et beaucoup d’efficacité. Juste après un chantier, c’est rare de constater en mer que tout fonctionne parfaitement et que la ‘check-list’ du retour soit aussi dérisoire ! ».

L’’investissement des équipes à terre au cœur de l’été a donc permis à ceux qui ont pris la mer de se focaliser sur la navigation, les réglages du bord et la cohésion de l’équipage. Pour y parvenir, rien de mieux qu’une sortie de plusieurs jours. Elle a eu lieu au cœur de la semaine dernière. Au programme : 72 heures au large à « chercher du vent et un peu de mer » dixit Yann Guichard. Sails of change a ainsi quitté les rivages de la Bretagne, remonté vers l’Irlande au près puis au portant avant un retour à la base. « On a eu des conditions variées, des passages de front et un maximum de 25 nœuds », ajoute le skipper.

Déjà une belle synergie à bord

D’un point de vue technique, cela a contribué à tester une nouvelle fois l’ensemble du matériel à bord, à affiner les réglages initiés sur le pilote automatique mais aussi à éprouver le système mis en place pour la production d’énergie. « Nous n’utilisons pas d’énergie fossile et le défi, c’est d’assurer cette production avec des panneaux solaires, notre éolienne et notre vélo générateur d’électricité (pour les systèmes électriques de navigation, le dessalinisateur, pour chauffer de l’eau pour réhydrater les lyophilisés, etc.) ».

Sur le pont, cette longue sortie a été l’occasion d’enchaîner les manœuvres, de retrouver un rythme type et de renforcer les liens aussi. Car l’équipage a changé : « Même si tous doivent passer par une phase d’adaptation nécessaire, cela s’est déroulé de la façon la plus simple possible » assure Yann. L’essentiel, ce n’est pas seulement d’avoir les compétences techniques en voile mais qu’il y ait une alchimie humaine, d’autant qu’on est 11 à bord. Mais l’atmosphère est très positive ». Benjamin Schwartz, qui occupe le poste de navigateur, confirme : « chacun a rapidement pris ses marques et tout est plus fluide entre nous. Même si ce n’était qu’un entrainement, on a senti la motivation de tous à donner le meilleur et à s’attacher à progresser sur tout ce qui peut l’être ».

« On perçoit que chacun est très attaché à être à la hauteur et qu’il y a une forme de respect à naviguer sur ce bateau de légende », souligne Dona Bertarelli, fondatrice de Spindrift. Elle n’avait plus navigué à bord aussi longtemps depuis la Québec – Saint-Malo, en 2016, et elle a pu constater les progrès réalisés sur l’aspect technique. « Les optimisations font que le maxi-trimaran est encore plus performant et même plus agréable à mener ». Dona en a profité pour tester les systèmes de transmission et de communication pour faire vivre cette aventure au plus grand nombre. Car pour l’ensemble du Team, l’objectif est bien identifié et arrive à grand pas : se mettre en stand-by afin de s’élancer pour le Trophée Jules Verne à l’automne prochain. Et lancer ainsi le plus grand trimaran jamais construit à l’assaut du record du tour du monde en équipage.

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